« Dans les parcours métropolitains les paysages et les atmosphères défilent. Au fil du hasard de la mobilité, on traverse, on s’arrête dans divers lieux, certains s’oublient par leurs neutralités, et certains vous marquent au premier regard, malgré leurs banalités. De la banalité des pratiques du quotidien, des équipements et des infrastructures ressort, souvent, un fort caractère déterminé par des présences frappantes mais aussi par des béances imposantes. 

 

 

La place de l’hôtel de ville de Sotteville-lès-Rouen fait partie des lieux qui m’ont marqué dès leurs premières et furtives découvertes. 

Inconsciemment, c’est tout d’abord l’entrechoque des échelles, l’éclectisme des éléments de cet espace morcelé qui heurtent la perception de tout à chacun.

Puis consciemment, le regard plus aguerri, ce qui frappe, c’est le manque de maîtrise et de forme de cet espace qui tente d’absorber toutes les pratiques d’un coeur citadin suburbain.

Les courants d’air poussent à accélérer le pas, la brutalité de l’asphalte et du béton n’incite pas à rester. Malgré le rythme régulier, les passages éphémères, les sonneries ponctuelles des tramways qui animent ce lieu, la morosité des couleurs ternes expriment un certain ennui.

 

 

Mais, dans une pratique empirique en quête de cerner cet espace, on découvre soudain avec surprise, de part et d’autre des barrières modernes érigées, des espaces boisés, cachés et préservés où seul le chant des oiseaux vient perturber le calme apaisant qui y règne.»

 

 

 

 

 

 

 

 

L’agglomération rouennaise souffre d’un fort déséquilibre entre sa rive gauche à dominante industrielle et ouvrière et sa rive droite plus aisée, plus commerciale et touristique.

Sotteville-lès-Rouen a toujours constituée un centre névralgique de la rive gauche : un lieu pour les grandes manifestations, les grandes opération. Son centre a été composé par des architectes de renom, avec les grands ensembles de la reconstruction de Marcel Lods et la gare de bus/tramway d’Alessandro Anselmi. Cette place accueille le plus grand marché de l’agglomératon rouennaise et le festival vivacité (qui représente 100 000 visiteurs/an). C’est un lieu contrasté entre sa riche programmation événementielle, sa faible densité, son éclectisme, sa disparité et son fort caractère symbolique à l’échelle de l’agglomération rouennaise.  

 

 

L’objectif du projet est de densifier sa programmation (pour que ce coeur de ville ne soit pas seulement une centralité importante les jours de marché/de festival), tout en préservant le très grand espace central de la place non construit, pour continuer d’accueillir ces importantes manifestations. Cet espace a le potentiel pour devenir un lieu d’attractivité plus important palliant ainsi en partie au grand déséquilibre rouennais. II s’agit tout d’abord de rajouter des restaurants et cafés, de regrouper le conservatoire  de danses, de théatre, et de musique et la bibliothèque autour de la place, puis de réhausser les commerces de Lods par des logements. à plus grande échelle, il s’agit de faire de ce centre situé entre l’université et la nouvelle grande gare de Rouen, le pôle numérique de l’agglomération (cantine numérique, espace de coworking, espace start’up, fablab, pépinière d’entreprises numériques). 

 

 

Un nouveau bâtiment se place devant la tour de logement au nord de la place pour accueillir cette programmation innovante et culturelle. Ce bâtiment propose une promenade et ascension qui créer des espaces permettant de se poser pour soit regarder le paysage ou les manifestations de la place. Cet espace intermédiaire public peut également servir de scène ou de lieu de projection.

 

 

L’enjeu du projet est aussi d’améliorer l’espace public aujourd’hui complexe et hors d’échelle, de recomposer cet espace d’ordre ouvert. Il s’agit donc de travailler les sols pour unifier, hiérarchiser et permettre une meilleure compréhension de l’espace. La place centrale permet de relier le bois petit et le grand espace vert de Marcel Lods. L’aménagement permet d’orienter les vues vers le grand paysage des hauts de Rouen et du mont sainte Catherine qui se dessine au loin au sud.